Cette semaine, le thème à développer est la pomme… Vaste sujet, pomme d’Adam ou pomme de terre, ce qui est sûr c’est que c’est pour ma pomme ! Bref, pour une fois, un texte non sous le signe de l’humour (vous me connaissez, j’aime bien déconner…) mais plus mélancolique (pourtant je vous rassure, je vais bien ! 😀 ). Bonne lecture.
Ça a commencé par un petit « poc ». Un bruit que je n’avais plus entendu depuis des années, un bruit sourd, étouffé, d’un fruit tombant dans l’herbe rase de cette fin d’été. Le soleil est bas sur l’horizon, la chaude journée s’étirait encore un peu avant de laisser place à une obscurité plus fraîche.
Puis une couleur. Il était brillant, presque mordoré, m’attendant dans son écrin de verdure. Ce fruit perdu depuis si longtemps enfin à portée de main. Il me faisait de l’oeil, m’appellait par ses couleurs chaudes.
Ça a ensuite continué avec une odeur sucrée, douce, une odeur suave qui met en marche mes papilles avant même d’avoir touché le sain Graal attendant a à peine quelques pas de moi. Les effluves m’appelaient et m’attiraient. Irrésistiblement.
Vint ensuite le toucher, légèrement velouté, tiède, le soleil ayant gorgé le fruit de ses rayons et de sa chaleur. Je le tournais entre mes doigts un moment, imprégnant mon sens jusqu’à la lie, ne voulant rater aucune protubérance de ce que je tenais entre mes mains.
Avec une légère appréhension, je portais le fruit à ma bouche, humant encore un peu le fruit défendu avant de le croquer à pleines dents. Le jus coula sur mes lèvres, le sucre affolant mes papilles autant que ce goût si particulier de la pomme du jardin de mon grand-père.
Les souvenirs affluèrent.
Une main caleuse et rassurante qui tient la mienne alors que j’avais deux ou trois ans.
Un regard bleu azur qui me réconforte après une chute dans l’allée de gravillons.
Un cours de botanique et la découverte de plantes aux noms imprononçables.
Le rire étouffé de mon grand-père après mes infructueuses tentatives de prononciations de mots latins.
Une tarte aux pommes fumante posée sur le rebord de la fenêtre et un chignon dans l’embrasure d’une porte vitrée.
Je suis transportée dans le salon rempli de napperons, une vieille femme voûtée me lit un livre rempli d’images.
Je ressens encore les câlins, les bras frêles mais si doux de ma grand-mère.
Mon enfance. Si lointaine et si prompte à resurgir.
Un simple fruit. Une petite pomme tombée d’un arbre.
La vie de deux disparus resurgit à cet instant précis.
Douce nostalgie.
Ce soir, ma madeleine a goût de pomme.
Epatante, cette belle histoire de pomme!
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merci 🙂
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Grace à votre histoire, moi aussi j’ai replongé au creux de mon enfance ….Merci 🙂
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merci à toi et bon voyage dans ce pays lointain surnommé nostalgie 🙂
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douce nostalgie merci ❤️
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😉
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